Publier sur les réseaux sociaux de façon plus responsable
Que vous soyez community manager ou non, tout le monde
utilise et publie du contenu sur les réseaux sociaux. En France, en 2023, les
utilisateurs de réseaux sociaux représentent plus de 80% de la population
(Source : Digital
report France 2023 – We are social).
En tant que chargée de communication responsable, je vais vous donner tous mes conseils pour publier de façon plus responsable, tant sur l’aspect environnemental que social.
Une publication écoresponsable
Les visuels
Avant toute chose, demandez-vous si votre visuel a une réelle utilité. Apporte-t-il de la valeur en plus de votre description ? Vous aide-t-il à atteindre votre objectif ?
Si la réponse à ces deux questions est "Non". Alors oubliez le visuel. Il viendra uniquement alourdir votre publication ; et par conséquent alourdir votre empreinte environnementale numérique.
Si votre visuel est utile, il est essentiel de le retravailler avant de publier. Je ne parle pas de mettre des filtres ici, mais de réduire le poids de vos images !
Voici 4 règles pour alléger vos images :
- Résolution : réglez la résolution de vos images sur 72 dpi qui suffit pour un affichage sur les écrans.
- Taille : pas la peine d’importer des images immenses sur les réseaux sociaux. Chaque réseau social et chaque emplacement possèdent une dimension spécifique. Référez-vous à des guides comme le guide des tailles des images de BDM pour redimensionner vos visuels à la taille parfaite.
- Format : pour les réseaux sociaux, privilégiez le format jpg pour vos visuels.
- Compression : terminez par compresser vos visuels avant de les importer.
Les initiatives d’entreprises en faveur de l'environnement
L’EcoFilter d’Orange
En
2021, Orange lance un filtre Instagram nommé "EcoFilter".
L'utilisation du filtre permet de réduire l'impact environnemental causé par la
publication et la consultation d'une story Instagram d'environ 20 %.
Comment ? En diminuant le nombre de pixels sur les photos et vidéos échangées.
Certains points d'attention avaient été relevés suite à cette initiative ; et
notamment la question de l'effet rebond.
Sous prétexte que le filtre permet de réduire l’empreinte environnementale de
nos stories, il ne faut pas publier plus de photos et vidéos.
La DLD de Dalkia
La
DL-quoi ?
La DLD : Date Limite de Disponibilité.
À la manière de la date limite de consommation (DLC) dans l'alimentaire, il
s'agit d'un hashtag qui permet d'indiquer aux internautes la date à laquelle le
post sera supprimé.
En supprimant régulièrement leurs publications, Dalkia a pour objectif de
limiter le stockage sur des serveurs qui génère, eux aussi, des impacts
environnementaux.
Ici encore, des points d'attention ont été mentionnés. L'action d'aller
chercher des publications et de les supprimer serait finalement autant (si ce
n'est plus) énergivore que de laisser ses publications stockées sur les
serveurs des réseaux sociaux.
Il n'est jamais évident de trouver LA bonne initiative pour réduire l'impact
environnemental de ses usages.
Mais la bonne nouvelle, c'est qu'on peut être sûr de réduire son impact
environnemental numérique en repensant l'acquisition du matériel (faire durer
le plus possible, réparer, acheter d'occasion ou reconditionné, recycler).
Une publication accessible
Sur les réseaux sociaux, deux éléments composent une publication :
- La description sous forme de texte,
- Les médias qui accompagnent la description peuvent prendre plusieurs formes : image, vidéo, PDF, audio…
Chacun de ses éléments peut être optimisé pour les rendre accessibles au plus grand nombre.
La description
La description est sous forme de texte. Oui, mais…
Afin de rendre nos publications plus attractives, nous avons adopter un tas de pratiques qui pourtant nuisent à l’accessibilité des publications.
J’ai repéré 5 erreurs à ne plus commettre lors de la rédaction de vos posts.
Mettre des emojis à outrance
Les personnes malvoyantes ou non-voyantes utilisent des lecteurs d’écran. Ces outils lisent à voix haute l’ensemble des contenus affichés sur l’écran. Par conséquent, ils vont également interpréter chacun des emojis.
Le résultat : Dans un premier temps, ça alourdi l’écoute. Dans le pire des cas, le post devient incompréhensible.
Alors, qu’est-ce qu’on fait ?
1. On oublie les listes à puces en emojis. On privilégie des tirets, ou encore mieux : la numérotation.
2. On vérifie la signification des emojis utilisés sur emojipedia pour éviter les erreurs de sens.
Mal écrire ses hashtags
Si votre hashtag contient plusieurs mots, pensez à mettre une majuscule à chaque début de mot pour que le lecteur d’écran réussisse à le déchiffrer. Cette technique est appelée "Camel Case".
Par exemple : #NumériqueResponsable au lieu de #numériqueresponsable
Négliger les règles de ponctuation
La voix d’un lecteur d’écran est rarement très fluide et agréable. Si on oublie de bien ponctuer ses publications, ça devient terrible. Migraine assurée après avoir écouté 2 posts.
Les oublis les plus fréquents : les points en fin de phrase avant un saut de ligne et la ponctuation entre chaque puce d’une liste.
Sur les réseaux sociaux, nous avons également une fâcheuse tendance à faire beaucoup de sauts de ligne pour aérer. Pourtant, cette technique est à bannir ! Les sauts de ligne peuvent être lus par les lecteurs d'écran et alourdir, une nouvelle fois, votre contenu.
Utiliser les caractères unicodes
Vous savez, les sites comme « Instagram fonts » pour pouvoir utiliser un semblant de gras, sérif, ou italique dans le corps de vos publications ? On les bannit totalement ! Ils ne sont simplement pas lus du tout par les lecteurs d’écran. Dommage pour une information que vous vouliez justement mettre en avant.
Utiliser trop de liens
Un lien sur les réseaux, ce n’est pas juste une URL. Quand
vous taguez une personne, une page, quand vous utilisez des hashtags, cela crée
également des liens que le lecteur d’écran va notifier.
Cela perturbe également visuellement la lecture : les liens sont identifiés en bleu ou violet, peuvent être soulignés, avec un "@" ou un "#" devant s'il s'agit respectivement d'une identification ou d'un hashtag.
Encore une fois, tous ces éléments viennent alourdir la lecture et compliquer la compréhension. Donc on en utilise moins, et on les place de préférence en fin de publication.
Les médias
On a appris à réduire l’impact environnemental en allégeant le poids de vos médias. Maintenant, attaquons-nous à les rendre plus inclusifs.
Adapter sa charte graphique
Les éléments principaux de votre charte graphique sont vos couleurs et vos typographies. Ce sont des éléments distinctifs de votre organisation. Pour être compris par tous, il ne faut pas les choisir à la légère.
Pour les couleurs, utilisez les couleurs suffisamment
contrastées.
Pour vérifier les rapports de contraste, il existe de nombreux outils que vous
trouverez facilement sur le web. Je te présente celui que je préfère : le vérificateur
de contraste d’Abode Color.
Pourquoi est-ce mon préféré ?
- L’outil vous permet de choisir le niveau d’exigence parmi les niveaux du référentiel international d’accessibilité WCAG 2.1 : le niveau AA, le plus utilisé et le niveau AAA le plus exigeant (mais aussi le plus inclusif).
- Une fois vos couleurs définies, découvrez le rapport de contraste ainsi que le résultat (échec ou réussite) en fonction du niveau d’exigence sélectionné. Vous disposez également du détail des résultats en fonction de l’utilisation (taille et graisse du texte utilisé, icônes).
- À droite de l’écran, une fenêtre « Recommandations » est présente et vous propose de définir un rapport de contraste. Vous pouvez ainsi adapter votre palette de couleur pour la rendre accessible en quelques clics.
Concernant les typographies, vous devez vérifier que votre choix ne comporte aucune des 3 erreurs qui suivent. Lorsqu’elles contiennent ces caractéristiques, elles peuvent être difficiles à déchiffrer ou ralentir la lecture.
- Évitez d’utiliser des typos où le design est similaire pour des caractères différents.
- Il peut arriver de confondre les lettres b, d, p et q. Les rendre différentes permet de diminuer les risques de confusion.
- Il peut être difficile de déchiffrer les caractères si l’espacement entre chacun d’entre eux n’est pas suffisant. Par exemple, le r et le n peuvent être confondus avec un m s’ils sont trop proches.
Fournir une balise alternative
Pour les personnes qui ont suivi des cours de webmarketing, on nous apprend souvent à insérer nos mots-clés dans les balises alternatives. Pourtant, ce n’est pas le but de ces balises. Elles servent à fournir une description détaillée lorsque le média ne peut pas s’afficher. Elle porte bien son nom : c’est une alternative à votre média.
Sur les sites web, elle doit être complétée uniquement lorsque le média apporte une information utile à la compréhension du reste de la page.
Sur les réseaux sociaux, vous pouvez également ajouter des balises alternatives. Pour une bonne compréhension par tous, il est nécessaire de la compléter systématiquement.
Pourquoi ?
- Soit le réseau social fournira une alternative qu’il a généré automatique, au risque que la description ne donne pas les informations fiables ou utiles,
- Soit le réseau social ne donnera aucune information sur votre média.
Alors on fait quoi ?
Comme sur les sites web, on décrit le média. Si décrire le média est trop long, vous pouvez renvoyer vers la description de votre publication en disant que toute l'information partagée dans le visuel se trouve également dans la description du post.
On indique également « image décorative » si nécessaire dans le champ de texte alternatif.
Ça y est, vous avez les clés pour créer des publications plus responsables sur vos réseaux sociaux préférés.
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