Intelligence artificielle (IA) et numérique responsable

2023 aura été l’année de l’explosion de l’intelligence artificielle (IA). De notre côté, chez Spécinov, nous défendons un numérique plus responsable. Mais alors, intelligence artificielle et numérique responsable sont-ils compatibles ou au contraire, sont-ils aux antipodes ?
L’état actuel de l’intelligence artificielle
200 millions de visiteurs uniques par mois sur ChatGPT (Source : Similarweb). Voici un premier chiffre qui montre l’ampleur de l’intelligence artificielle ces derniers mois.
Et ChatGPT est loin d’être le seul outil qui utilise l’intelligence artificielle aujourd’hui. Il existe par exemple d’autres agents conversationnels comme Bard de Google, des intelligences artificielles qui génèrent des images comme DALL-E ou MidJourney… Les possibilités sont infinies !
Comme tout service numérique, l’intelligence artificielle a un impact environnemental et social. Mais de quelle envergure ?
L’impact social des intelligences artificielles
Les conditions de travail des modérateursAfin de vous fournir des réponses fiables, les intelligences artificielles sont entraînées par de véritables personnes qui examinent les réponses et corrigent les erreurs. Dans un esprit de compétition effréné, les différents acteurs de l’intelligence artificielle en demandent toujours plus et surchargent leurs employés.
Qu’il s’agisse de ChatGPT ou de Bard, les constats sont tristement les mêmes. Ces travailleurs du clic sont sous-payés, croulent sous la charge de travail, sont peu ou pas formés, doivent faire face à des contenus préjudiciables, offensants, sexuels…
Les résultats discriminatoires
On observe que les différentes intelligences artificielles
ont tendance à reproduire et amplifier les discriminations. Les plus fréquentes
sont liées au racisme et au sexisme. Par exemple, nous avons vu dernièrement
grâce à la campagne de communication de la marque Heetch,
les clichés sur la banlieue française mis en avant par les IA.
On doit ces résultats aux données utilisées par les algorithmes. Une partie d’entre elles sont récupérées d’internet où les stéréotypes et dérives sont en grand nombre.
Cela peut également s’expliquer par le manque de diversité dans les équipes d’ingénieurs développant les IA.
L’impact environnemental des intelligences artificielles
L’impact environnemental des intelligences artificielles n’est pas plus joli et joyeux que l’impact social vu précédemment. Même si les chiffres que l’on possède aujourd’hui sont difficiles à estimer, ils nous permettent tout de même d’avoir un ordre de grandeur du côté de l’entraînement des IA comme de leur usage.
Par exemple, l’entraînement de ChatGPT en 2022 aurait eu un coût carbone de plus de 500 Tonnes eq. CO2.
Ou encore : une conversation avec ChatGPT représenterait l’équivalent d’une bouteille d’eau ; soit 10 millions de bouteilles d’eau par jour au niveau mondial.
Sources : Futura Sciences, Novethic
Dans un article d’Usbek & Rica, on nous dit qu’il est difficilement possible de concevoir une IA moins énergivore et low-tech car cela demanderait de développer un modèle d’apprentissage automatique avec moins de données. On y parle tout de même de techniques pour réduire les calculs inutiles et d’utilisation d’énergies renouvelables.
Du côté des utilisateurs des IA, on nous conseille de réduire l’usage de l’IA de façon « récréative ». Cela revient à ce que nous prônons chez Spécinov avant tout : se questionner sur l’utilité.
Quel futur pour l’intelligence artificielle ?
Impacts positifs ou négatifs de l’IA ?
Au vu de ce début d’article, peut-on affirmer que l’intelligence artificielle n’est qu’impact négatif sur les piliers environnementaux et sociaux ? Je ne pense pas.
L’IA peut également être d’une grande aide pour réduire les impacts environnementaux. Par exemple, l’IA permet d’améliorer les prévisions météorologiques, d’optimiser l’emplacement de panneaux solaires ou la croissance du rendement des cultures, d’aider à détecter les fuites de méthanes et de gaz, d’améliorer les systèmes de chauffage et de climatisation…
Confiance en l’intelligence artificielle
Depuis plus d’un an, il ne se passe pas un jour sans que nous entendions parler d’IA, d’un point de vue positif ou négatif. De ce fait, les Français ont peu confiance en ces outils. En effet, la France se place en bas du classement avec seulement 31% des Français qui ont confiance en l’IA (contre 78% en Chine).
Source : The AI Index 2023 Annual Report by Stanford University
Avec ces nouveaux usages, l’Union européenne a pour projet de réglementer l’utilisation de l’intelligence artificielle. L’objectif est de proposer une législation qui veille à ce que les systèmes d’IA en Union Européenne soient sûrs, transparents, traçables, non discriminatoires et respectueux de l’environnement. Ce projet prend la forme d’un règlement nommé « AI Act » (pour Artificial Intelligence Act).
En juin 2023, le Parlement européen s’est mis d’accord sur le contenu de ce règlement. L’objectif est de parvenir à un accord sur la forme finale de la loi d’ici la fin de l’année.